"Les entreprises sont victimes d'abus de méfiance" résume Edouard Rencker, PDG de la société Makheia Group, chargée de la communication de différentes entreprises, à l'origine de l'enquête intitulée "Mensonges et Vérités".

Perspective libre - Métro nationale - Octobre 2010

C'est ici un sujet très sensible que la perception de l'entreprise à l'extérieur comme en son sein. L'étude menée à l'échelon national est sans appel. Les Français n'ont quasi aucune confiance dans les discours où le "parler_vitrine" des directions leur semble devenue une réalité dont ils se disent non dupes.


La véritable question  serait plutôt de se demander "comment dire sans affoler".


Beaucoup de mes lecteurs comprennent ici ce que je sous-entend. Tout n'est en effet pas à dire.


Qu'est-ce que le "parler vrai" plébiscité ici? Ce ne sont pas des propos qui semblent sonner juste mais des discours concordant avec des faits concrets osant dire les montants réels des CA, des bénéfices des actionnaires, de la politique du management vécue sur le terrain. Or, le chemin n'est pas aisé.


N'oublions jamais que les salariés sont de mieux en mieux informés et de plus en plus échaudés et critiques.
N'oublions jamais non plus les logiques d'écartèlement souvent trop peu connue de nombreux dirigeants entre leur envie de préserver la pérennité de leur entreprise et la pression exercée par leur conseil d'administration et donc les actionnaires.


Comment faire alors? Comment dire et taire ce qui est déjà su par tous?


Une chose est sûre, la démarche la plus transparente n'est peut-être pas la plus fructueuse pour le climat social. La démarche la plus taiseuse non plus. Entre les deux, je glisse une suggestion: oser dévoiler ce qui était avant appropriation des secrets de coulisses: les bons à expliquer comme les mauvais à tenter de faire comprendre.


Je crois que le moment est venu de dire. Ne pas dire, taire, embellir ou mentir, c'est courir le risque de saborder tous les efforts entrepris pour améliorer les climats sociaux et la crise socio économique et fiancière qui va avec. Adage ancien qui image mon propos: il vaut mieux non pas changer le pansement mais penser le changement. Au bon rythme. Tout le monde y gagnerait. Pourquoi?


1. Les salariés se sentiraient dans la course, la vraie. Devenus responsabilisés sur les vrais enjeux, une option envisageable est qu'ils se mobilisent sans précédent pour "sauver" ce qui reste à sauver.
2. Les dirigeants se sentiraient soulagés de déposer un tant soit peu ce qu'ils portent en se rapprochant de leurs bases.
3. Les actionnaires peuvent s'effrayer mais étant déjà dés aujourd'hui en position de faiblesse dans le rapport de forces entre le tissu social puissant et prêt à tout, et leurs marges de manoeuvre qui s'épuiseront de toute façon à terme, ils préfèreront céder une part du gâteau plutôt que de perdre leur monopole financier.


Je cite ici la phrase conclusive de cet article qui résume tout:  "Face à ce "climat critique de l'entreprise", Pierre Nanterme, par ailleurs président en France du groupe américain de services informatiques Accenture, appelle lui aussi "à tenir un discours de vérité" : "dire simplement quelle est la situation et les actions qu'on va engager pour y remédier".


Bonne lecture à tous.

TF1 NEWS

Les Français et leurs entreprises : 

comment éviter le divorce ?

Par TF1 News, le 26 septembre 2010 à 10h21, mis à jour le 26 septembre 2010 à 10:25


Image déplorable, crédibilité plus qu'entamée, communication 
suspecte aux yeux du public : les entreprises pâtissent en France 
"d'abus de méfiance", selon une société à l'origine d'une étude 
sur la vision publique de la communication des sociétés. 
Pour y remédier, une solution : le parler vrai.

travail de nuit emploi gardien © DR
L'enquête, intitulée Mensonges et Vérités, se concentre sur la perception du discours
des sociétés dans le public. Elle a été publiée tout récemment et ses résultats sont
déplorables pour les entreprises. Elle révèle ainsi pêle-mêle que 56% des Français
ne croient pas au discours des entreprises, que 75% d'entre eux estiment que la
communication de ces mêmes entreprises n'est pas "sincère", et qu'une proportion
encore supérieure (78%) pensent que les sociétés ne sont pas transparentes.
Rapports annuels, communiqués de presse, sites, publicités, discours des
dirigeants... même les résultats financiers sont jugés peu crédibles par les Français.
Ils reprochent aux entreprises de ne parler que du positif, donnant ainsi une image
trompeuse de la réalité. A cette suspicion s'ajoutent, selon l'enquête, la confusion
des discours et la généralisation des "patrons muets", qui succède
"aux excès du business system". La crise et son lot de réductions d'effectifs,
ses délocalisations et ses plans sociaux n'ont pas arrangé les choses.
Une entreprise crédible ? Laissez-moi réfléchir...
D'après l'enquête, deux Français sur trois ne sont pas capables de citer une
entreprise au discours crédible (64%), 6% avancent le nom d'EDF,
3% la SNCF, les constructeurs automobiles Renault et PSA Peugeot Citröen.
Sur une liste de quinze entreprises françaises, pour la plupart cotées, le groupe
pétrolierTotal est jugé le moins crédible, suivi de France Télécom. Viennent ensuite
les établissements financiers BNP Paribas, Société Générale et l'assureur Axa,
qui pâtissent du rôle décrié du secteur dans la crise. Les groupes de distribution
Auchan et mutualiste Maif sont considérés comme les plus crédibles avec
respectivement 9 % et 6% des suffrages.
"Les entreprises sont victimes d'abus de méfiance", résume Edouard Rencker,
PDG de la société Makheia Group, chargée de la communication de différentes
entreprises, à l'origine de cette étude. Pour lui, les entreprises doivent recréer
un "contrat de confiance". Cet accord pour un "discours authentique" doit aussi
intégrer les agences de communication et de pubs, qui participent à
"l'entreprise de manipulation" aujourd'hui critiquée.

"Le but n'est pas de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Il faut juste ajuster son discours 
à une réalité perçue", peut-on lire dans l'étude menée par sa société, car "si on ne le fait 
pas, le divorce avec le public sera consommé". Cette nouvelle communication doit en
outre intégrer les nouvelles technologies en incitant les entreprises à s'approprier
réseaux sociaux (Facebook, Twitter...), forums et webcasts pour dialoguer avec les
salariés "sans langue de bois".
"Lorsqu'il y a une angoisse économique, on rejette la responsabilité sur l'entreprise",
tente pour sa part de relativiser Pierre Nanterme, de la direction du Medef.

Face à ce "climat critique de l'entreprise", Pierre Nanterme, par ailleurs président
en France du groupe américain de services informatiques Accenture, appelle lui
aussi "à tenir un discours de vérité" : "dire simplement quelle est la situation et les actions 
qu'on va engager pour y remédier".
Par TF1 News le 26 septembre 2010 à 10:21

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