J'ai publié il y a quelques temps sur Viadéo.com le condensé d'une réflexion qui me tient à coeur tout particulièrement. La voici ci-dessous : "Une réflexion un brin provoc pour un électrochoc salvateur". A lire, relire voire à diffuser.
C'EST DUR POUR LUI - BASTILLE - JANVIER 2010
Une réflexion un brin provoc pour un électrochoc salvateur
France > Communiqués de presse > Sociétés
Cet article reprend les idées de base de mon précédent article "Et si vous perdiez votre emploi, auriez-vous peur de devenir SDF?"; idées que je développe ici, complète, étaye par des faits et approfondis de manière très conséquente. A lire donc avec une attention accrûe.
Parce que les mentalités évoluent et que les temps changent.
Et qu'aujourd'hui plus qu'hier encore, ceux qui ont un travail ne veulent plus gagner leur vie à la perdre et que ceux qui n'en ont pas, pas encore du moins, ne sont pas dépourvus de ressources, ni d'esprit critique, ou de réseaux, de combativité, d'opiniâtreté, de liberté de penser et d'espoir victorieux.
Que tout le monde est d'accord, au-delà des querelles de clocher politiciennes ou de lobbies; pour s'unir et voir émerger un nouveau rapport au système, à l'autre, voire à soi-même, et non pas qu'à sa propre conscience tranquille.
J'ai envie de vous faire part de ce retour d'expérience et de réflexion sur une étape de mon parcours professionnel qui vous interpellera.
En 1995, alors au chômage, j'ai étudié, agi, réfléchi et proposé des pistes de solutions dans le cadre d' "une formation expérimentale de cadres sociaux responsables de la mise en oeuvre d'une politique globale contre l'exclusion" à l' Institut Formation et Recherche Travail Social, formation composée d'une douzaine d'élèves pour lesquels elle faisait profondément sens à titre individuel dans l'objectif visé en commun.
La plupart, mais pas tous, étaient expérimentés et intervenaient déjà dans l'action sociale, chacune et chacun étant porteur dans cette formation de projets très divers, par exemple, la parité Hommes Femmes, projet porté par la fille du célèbre et très populaire astrophysicien Hubert Reeves, moi-même ayant choisi la lutte contre l'exclusion et la réinsertion de la population des SDF.
J'ai choisi ce thème de projet suite à une prise de conscience. Elle fut caractérisée par une certaine et forte indignation devant les inégalités sociales dans un pays riche qui laisse sur le bord de la route des individus, suite à un ensemble de paramètres tant économiques, sociaux, familiaux que politiques.
Un exemple, et le plus courant ?
Une perte d'emploi et de conjoint(e) du coup effrayé(e), et ce survenant en même temps, une absence de lien familial fort qui prenne le relais débouchent sur une absence de toit.
Parce que je sais que cette situation peut arriver à tout le monde ou à l'un de ses proches, un engagement solidaire était devenu pressant. Aujourd'hui, plus qu'hier encore, absolument plus personne n'est indifférent à cette situation alarmante où rien encore n'est concrètement et largement mis en oeuvre hormis de beaux discours politiciens creux, sans actes qui suivent.
Sur le terrain de l'action sociale pourtant, les initiatives et les compétences de beaucoup sont nombreuses et diversifiées mais leurs actions sont entravées par le durcissement des lois sociales du gouvernement actuel et son objectif du tout économique aveugle qui fait des ravages dans toutes les couches de la population, directement ou pas d'ailleurs, escamotant par là-même une réflexion_action de fonds sur le social, cad la société en fait, les gens, vous comme moi.
Dans le cadre de mon projet pour la réinsertion économique et sociale des SDF, j'ai donc réalisé plusieurs actions :
1) Réflexion sur une politique globale contre les processus d'exclusion sociale & propositions innovantes d'actions à mettre en place dans le cadre d'un dispositif de développement social urbain, plus connu sous le sigle DSU.
2) Travail de terrain : rencontres libres & échanges avec des SDF dans la rue, bénévole aux Restos du Coeur, nombreux entretiens auprès de responsables de structures d'accueil et d'hébergement de SDF telles que la BAPSA, ATD Quart Monde, Emmaüs etc, participation observatrice & critique à des débats organisés par ces structures.
3) Important travail de collecte d'informations presse tous horizons, tous supports & tous bords politiques, économiques, culturelles, artistiques, politiques, sociales, intellectuelles pour nourrir ma réflexion.
4) Conception d'une "fiche métier" innovante d'un (e)"Chargé(e) d'accompagnement et de résinsertion économique et sociale de la population SDF" avec description affinée de ses compétences déclinées en savoir être, savoir penser et savoir faire, champs d'actions et cadre de ses interventions, ici le DSU.
5) Rédaction d'un mémoire critique sur l'existant & apport de propositions innovantes, soutenance orale avec félicitations du jury et vifs encouragements pour m'engager et agir dans le champs de l'intervention sociale, notamment dans la mise en oeuvre d'actions & dispositifs efficaces et innovants contre les processus d'exclusion sociale.
Engagement que je ne souhaite plus à ce jour ou alors dans des conditions d'exercice bien définies et précises dont je peux vous faire part sans aucun tabou.
Je ne cherche pas à provoquer délibérément. Ni à vous faire recroqueviller sur votre quant-à-soi.
Il est normal d'entretenir avec soin les fondations de son existence avant de chercher à contribuer à améliorer celles d'autrui.
Non.
Je souhaite simplement qu'après vraie prise de conscience, vous regardiez autour de vous, ouvriez les yeux.
Combien d'étudiants dorment encore dans leurs voitures? Ou travaillent la nuit pour étudier le jour?
A combien se chiffre le nombre d'actifs précaires, ne pouvant alors du coup pas trouver de logement?
Que dire des miles accordés par les compagnies aériennes aux forces de police, miles gages de beaux voyages au soleil pour eux & proportionnels au nombre de clandestins qu'ils leur "fourguent", accord conclu en haute sphère il va de soi.
Les exemples sont trop nombreux, scandaleux, honteux. Oui, j'ai honte; et vous ? La peur appelle la peur, en boucle. Peur facilement désamorçable pourtant. Aujourd'hui, qu'une réponse, et à courte vue, qui embrigade, qui exclue, qui étouffe : le tout sécuritaire qui cherche à satisfaire les réflexes primaires de méfiance.
Le lien social est en péril. Si vous étiez touché, qui vous aiderait?
Ce lien social en péril ne changerait pas radicalement votre existence au quotidien mais elle serait fortement impactée à court ou moyen terme si on n'y changeait rien. Vous le savez. Car on est tous dans le même bateau.
6) Je suis pour un individualisme_alter et non un individualisme_égo.
6) Je suis pour un individualisme_alter et non un individualisme_égo.
Je suis profondément convaincue des bienfaits de la prise de recul par rapport à tout jugement de valeur portant tant sur des personnes que sur des théories, faits ou situations afin d'en avoir la vue la plus juste, impartiale & honnête et donc la plus fructueuse car la plus complète.
Et tout autant persuadée des apports bénéfiques de tout débat réel débouchant sur un partage authentique d'idées et d'expériences individuelles & fédératrices porteuses de projets prometteurs mis alors en commun pour vraiment avancer.
7) Pour se faire, il me semble essentiel de donner la priorité à une nécessaire synthèse non globalisante certes, mais avec cependant une vision s'appuyant sur une mise en perspective devenue incontournable aujourd'hui, caractérisée par une approche réaliste, multidisciplinaire, respectueuse à la fois des singularités et des spécificités aux intérêts différenciés de tous les membres et donc aussi par conséquent, des multiples champs et problématiques traversant toute entreprise, toute organisation, toute société.
Ces convictions me portent pour rejoindre une équipe en étant force de propositions innovantes conciliant l'individuel et le collectif, l'articulation entre les deux, bien distincts par ailleurs, pouvant, voire, se devant de trouver des intérêts et des objectifs convergents.
Cette perspective me semble en effet être le seul devenir de toute organisation souhaitant ne pas rester sur le bord de la route.
Les nécessités économiques et sociales et aussi politiques n'excluent en rien l'humain qui y a toute sa place.
Je pose donc ma fameuse question. Et si vous perdiez votre emploi, auriez vous peur de devenir SDF?
Pour agir aujourd'hui comme pour demain, question choc un brin provoc pour électrochoc salvateur. Oui. Vers quoi va donc votre préférence? Une indifférence vous laissant, au mieux, mauvaise conscience ou votre fierté d'être un digne citoyen descendant du siècle des Lumières agissant pour un lien social réconcilié et donc sauvé ?
Le philosophe Vauvenargues, ami de Voltaire, est là aussi pour vous aider à trancher, sourires.
" Ceux qui méprisent l'homme ne sont jamais de grands hommes ".
" Le désespoir est la plus grande des erreurs ".
" Le courage est la lumière de l'adversité ".
" Les faibles veulent dépendre, afin d'être protégés. Ceux qui craignent les hommes aiment les lois".
" Nous sommes trop inattentifs ou trop occupés de nous-mêmes pour nous approfondir les uns les autres ".
" Ce n'est pas un grand avantage d'avoir l'esprit vif, si on ne l'a juste. La perfection d'une pendule n'est pas d'aller plus vite, mais d'être réglée ".
" Il arrive souvent que l'on nous estime à proportion que nous nous estimons nous-mêmes ".
" La clarté orne les pensées profondes ".
" Les grandes pensées viennent du coeur ".
" Ceux qui croient n'avoir plus besoin d'autrui deviennent intraitables ".
" Le sentiment de nos forces les augmente ".
J'ajouterai une maxime de mon cru.
8) Les grandes pensées viennent du coeur résonnant & raisonnant, les rendant alors plus fortes que le joug qui cherche en vain à les étouffer.
Nous ne faisons plus ni l'autruche ni le veau que l'on se plait à croire docile & stupide; et qui aujourd'hui, oui, ne gobe vraiment plus du tout les discours rassurants et à l'opposé le plus souvent des actes.
9) Aurais-je l'audace de faire un commentaire critique ici sur notre président actuel, roi régnant sur une cour qui de plus en plus s'interroge, et ce à juste titre? Oui.
Et tout autant persuadée des apports bénéfiques de tout débat réel débouchant sur un partage authentique d'idées et d'expériences individuelles & fédératrices porteuses de projets prometteurs mis alors en commun pour vraiment avancer.
7) Pour se faire, il me semble essentiel de donner la priorité à une nécessaire synthèse non globalisante certes, mais avec cependant une vision s'appuyant sur une mise en perspective devenue incontournable aujourd'hui, caractérisée par une approche réaliste, multidisciplinaire, respectueuse à la fois des singularités et des spécificités aux intérêts différenciés de tous les membres et donc aussi par conséquent, des multiples champs et problématiques traversant toute entreprise, toute organisation, toute société.
Ces convictions me portent pour rejoindre une équipe en étant force de propositions innovantes conciliant l'individuel et le collectif, l'articulation entre les deux, bien distincts par ailleurs, pouvant, voire, se devant de trouver des intérêts et des objectifs convergents.
Cette perspective me semble en effet être le seul devenir de toute organisation souhaitant ne pas rester sur le bord de la route.
Les nécessités économiques et sociales et aussi politiques n'excluent en rien l'humain qui y a toute sa place.
Je pose donc ma fameuse question. Et si vous perdiez votre emploi, auriez vous peur de devenir SDF?
Pour agir aujourd'hui comme pour demain, question choc un brin provoc pour électrochoc salvateur. Oui. Vers quoi va donc votre préférence? Une indifférence vous laissant, au mieux, mauvaise conscience ou votre fierté d'être un digne citoyen descendant du siècle des Lumières agissant pour un lien social réconcilié et donc sauvé ?
Le philosophe Vauvenargues, ami de Voltaire, est là aussi pour vous aider à trancher, sourires.
" Le désespoir est la plus grande des erreurs ".
" Le courage est la lumière de l'adversité ".
" Les faibles veulent dépendre, afin d'être protégés. Ceux qui craignent les hommes aiment les lois".
" Nous sommes trop inattentifs ou trop occupés de nous-mêmes pour nous approfondir les uns les autres ".
" Ce n'est pas un grand avantage d'avoir l'esprit vif, si on ne l'a juste. La perfection d'une pendule n'est pas d'aller plus vite, mais d'être réglée ".
" Il arrive souvent que l'on nous estime à proportion que nous nous estimons nous-mêmes ".
" La clarté orne les pensées profondes ".
" Les grandes pensées viennent du coeur ".
" Ceux qui croient n'avoir plus besoin d'autrui deviennent intraitables ".
" Le sentiment de nos forces les augmente ".
J'ajouterai une maxime de mon cru.
8) Les grandes pensées viennent du coeur résonnant & raisonnant, les rendant alors plus fortes que le joug qui cherche en vain à les étouffer.
Nous ne faisons plus ni l'autruche ni le veau que l'on se plait à croire docile & stupide; et qui aujourd'hui, oui, ne gobe vraiment plus du tout les discours rassurants et à l'opposé le plus souvent des actes.
9) Aurais-je l'audace de faire un commentaire critique ici sur notre président actuel, roi régnant sur une cour qui de plus en plus s'interroge, et ce à juste titre? Oui.
Si derrière le mot "réforme", il y a régression, perte d'acquis sociaux chèrement conquis, destruction très progressive afin de passer inaperçue des valeurs Liberté, Solidarité, Egalité des chances qui font la fierté de notre patrie et de notre histoire, est-ce vraiment une réforme?
Ce qui définit une personne, notamment & surtout celles qui exercent des responsabilités sur d'autres, et les rendant par là-même légitimes ou non justement, c'est bien la concordance vérifiée sur le terrain entre discours, actes & faits tangibles : plus personne n'est dupe de ce qui se passe.
Enfin, j'ose une idée, une alerte, un appel.
10) Notre système actuel et sa gouvernance étant tels qu'ils sont encore pour le moment, me laissent à penser que les réseaux sociaux traditionnels & novateurs existant déjà dans le champs de l'intervention sociale, voire dans tous les autres champs d'action collective ayant impact & influence sur notre système, se doivent de rapidement se rencontrer, se fédérer pour une action collective d'envergure visant à réellement & concrètement agir, entre autres, contre les processus d'exclusion sociale qui sinon vont aller en s'amplifiant.
A tous niveaux, individuels comme collectifs, soyons audacieux, courageux, solidaires, dignes descendants du siècle des Lumières : réagissons, réfléchissons, résistons, agissons, fédérons, osons.
Enfin! Il est plus que temps.
Merci.
Bien à vous.
Anne Verron
vendredi 11 décembre 2009
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