Voici une excellente rétrospective sur ce courant photographique, de surcroît, dense et jonchée de nombreux repères datés et une belle bibliographie.
Passants et passeurs. Paris et sa reconstruction. 1945/1968 : un élan fou traverse alors ces grands animés par une foi délibérée en l'homme, un optimisme et toujours cette volonté indéfectible d'éclairer la face la plus noble, la plus "touchante" de ce que nous avons été et sommes toujours.
La critique la plus courante envers la photographie humaniste est qu'elle renie la réalité, gommant par là-même les aspects négatifs du réel, parfois si brutal. Et encore aujourd'hui, cette critique court... Que répondre? Rien. Histoires de sensibilités, compatibles ou non. Et si une sensibilité peut se targuer d'être humaine, c'est bien celle de tous ces grands. Alors, le réel, oui, on sait bien, on le connait bien même. L'objectif de ces passeurs illustres a été de transmettre une vision sur le réel. Une vision qui permet de "mieux" vivre à défaut de "bien" vivre. En faisant qu'on apprenne à voir le beau, le bon, le pittoresque et le drôle; partout et chez les autres; et en s'en sentant ensuite comme régénéré et retourné aux sources.
Alors, c'est la crise, oui, donc abreuvons nous. Peut-être la dureté des conditions sociales de tant de nos contemporains en France, et pire ailleurs, sera adoucie par la prise de conscience que nous ne sommes pas que des porte monnaies vides ou des coeurs esseulés ou blessés mais aussi des hommes, des femmes et des enfants qui pouvons être heureux en osant nous parler et nous regarder, simplement, et même si on ne se connait pas. Donner et recevoir un mot, un regard, un sourire, une oreille; ça peut tout changer en soi et autrui. La photographie humaniste nous montre ainsi : tels que nous sommes au plus profond. Osons voir : la vie, soi et les autres. Avoir des lunettes plus roses que noires, ça peut s'apprendre... Oui.
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